LE CERCLE II (pour Jafar Panahi)

Ce film collectif a été réalisé pour Jafar Panahi, cinéaste iranien emprisonné, puis assigné à résidence à Téhéran, pour méfaits cinématographiques. Il a été écrit et réalisé par Benoît Baudinat, Hugo Besikian, Hyacinthe Le Rolland, Romain Petit, Violette Poinclou et Hugo Walsdorff, dans le cadre de la Situation Image avec Christiane Carlut.

Ce film collectif a été réalisé par six étudiants des Beaux-Arts de Nantes pour Jafar Panahi, cinéaste iranien emprisonné, puis assigné à résidence à Téhéran, pour méfaits cinématographiques. Sa filmographie : Le Ballon blanc (1995), Le Miroir (1997),  Le Cer cle (2000),  Sang et Or  (2003) , Hors Jeu ( 2006), Ceci n’est pas un film (2011), Pardé (2013),Taxi Téhéran (2015). Panahi est systématiquement primé dans les festivals internationaux, mais ses films sont interdits dans son propre pays.

Il est arrêté en juillet 2009 pour avoir assisté à une cérémonie organisée à la mémoire de la jeune manifestante Neda Agha Soltan. Libéré, il arbore au festival de Montréal une écharpe verte, couleur de l’opposition. En février 2010, le pouvoir islamique lui interdit de se rendre au festival de Berlin où il est l’invité d’honneur. Arrêté à nouveau le 1er mars 2010 avec sa femme, sa fille et 15 autres personnes, il est retenu dans la prison d’Evin par les autorités iraniennes pendant le festival de Cannes 2010 : il est alors invité à faire partie du jury officiel. Le 18 mai 2010, lors du Festival, une journaliste iranienne révèle que le cinéaste a entamé une grève de la faim pour protester contre les mauvais traitements qu’il subit en prison. Il est libéré sous caution le 25 mai 2010.

En décembre 2010, il est condamné à six ans de prison et à une interdiction de réaliser des films ou de quitter le pays pour une durée de vingt ans. En octobre 2011, la condamnation est confirmée en appel. Malgré cette interdiction, Jafar Panahi coréalise avec Mojtaba Mirtahmasb Ceci n’est pas un film, tourné avec une caméra numérique et un iPhone, qui décrit la situation d’un cinéaste qui n’a pas le droit de faire du cinéma. Ce film est présenté hors compétition au festival de Cannes 2011. Depuis, il fait le tour des festivals de cinéma internationaux.

En 2012, avec Nasrin Sotoudeh, il remporte le Prix Sakharov, remis par le Parlement européen. Sous le coup de l’interdiction de quitter le pays, Panahi se fait représenter par sa fille.

Panahi tourne ensuite, dans le plus grand secret, Pardé, avec Kambozia Partovi. Passé en Occident, le film est sélectionné à la Berlinale 2013 où il reçoit l’Ours d’argent du meilleur scénario.

LE CERCLE II n’est pas un film en hommage à Jafar Panahi : il lui est spécifiquement destiné, il a été réalisé POUR lui. Le Cercle II entremêle les destins de protagonistes pris dans des formes diverses d’enfermements, qui s’articulent en chassés croisés par un principe de fragmentation qui découpe le temps en récurrences. Le film a pour unité spatiale la ville de Nantes et la durée d’une journée.