Doctorat de recherche création
Elvia Teotski
Artiste-chercheuse, doctorante 2024
Elvia aurait pu travailler dans la fromagerie familiale ou devenir une spécialiste de plantes tropicales, une ingénieure agronome, une biologiste en laboratoire, une botaniste au Museum, ou que sais-je encore. Elle est devenue une artiste c'est-à-dire quelqu'un qui peut être tout cela à la fois et que la pluralité des mondes attire plus que l'univers spécialisé d'une discipline. Son domaine, c'est le vivant, ses cycles conjugués, la fermentation, l'éclosion et la décomposition.
G. Tiberghien, 2019
L’Océan comme méthode
Le projet de recherche L’océan comme méthode a été sélectionné par l’appel à projets Recherche (2024) dans les écoles supérieures d’art et de design (RADAR) du Ministère de la Culture.
L’Océan comme méthode permet de mobiliser des complicités intellectuelles et artistiques inédites (entre étudiant.es de licence de Saint-Nazaire, master et doctorat de Nantes Université, enseignante.es et intervenant.es invité·es) autour d’un projet commun situé sur le littoral atlantique entre Saint-Nazaire, Nantes et Lorient et de ses enjeux.
Ce projet de recherche est également en étroit contact avec des artistes sénégalais et l’Institut Sup’Imax de Dakar, avec Salvadore de Bahia et l'Institut des Humanités, Arts et Sciences de l'université de Bahia UFAB et avec l’île de Mozambique afin de considérer d’autres réalités, d’autres récits historiques, d’autres savoirs et d’autres points de vue.
Contexte et objectifs
Problématiques et axes de recherche
Les océans, essentiels à la mondialisation depuis des siècles, sont aujourd’hui menacés par les activités humaines : acidification, pollution, réchauffement, montée des eaux et extinction des espèces. Ces changements ne sont pas uniformément répartis et posent des enjeux mondiaux majeurs. L'océan est considéré comme une clé du futur, notamment pour l'extraction des matières premières, malgré la connaissance encore limitée du milieu marin.
S'inspirant de l’ouvrage Across Oceans of Law (2018) de Renisa Mawani, les chercheur·es adoptent une méthode analytique et poétique, utilisant l’océan comme métaphore et matérialité.
Méthodologie
Chaire artistique internationale : arts, sociétés et mutations contemporaines
Le philosophe et professeur Souleymane Bachir Diagne, directeur du Centre des études africaines de Columbia University et membre associé de l’Institut d’Études Avancées de Nantes est le parrain de cette nouvelle chaire.
L'artiste Soumya Sankar Bose (né en 1990 en Inde) a été retenu parmi les 45 candidat·es de 24 nationalités différentes qui ont répondu à l'appel à candidature de la chaire lancée en partenariat avec l'IEA, les Beaux-Arts Nantes Saint-Nazaire, le Lieu Unique et Nantes Métropole.
Soumya Sankar Bose s’inspire de documents d'archives et d’histoires orales comme matériaux pour réaliser des photographies, des films, des archives alternatives et des livres d'artiste. La pratique hybride de Bose, qui mêle recherche à long terme, engagement auprès de communautés locales et mémoires de sa propre famille, accentue certaines expériences invisibilisées de personnes marginalisées mais résiliantes dans le Bengale de l'après-Partition. Mêlant fiction et réalité, son travail ouvre des les champs imperceptibles de la mémoire, du désir, de la vulnérabilité et de l'identité.
Son travail a été entres autres, exposé à la Fondation Ishara à Dubaï, au Kiran Nadar Museum of Art à Delhi, et il a été salué par des médias tels que le New York Times et la BBC. En 2023, il a remporté le prix Louis Roederer Discovery aux Rencontres d’Arles.
Ateliers de troubles épistémologiques
Soutenue par la FMSH Paris et mené avec l'aide du CRENAU, laboratoire AAU, de l'École nationale supérieure d'Architecture de Nantes et des Beaux-Arts Nantes Saint-Nazaire, la revue en ligne Troubles dans les collections se concentre sur l’histoire contentieuse et contestée d'un certain nombre d'institutions et collections muséales en Europe et en Afrique, et discute de leurs devenirs possibles.
Elle se propose de participer aux réinterprétations de ces collections qui réexaminent l'histoire des savoirs et des pratiques patrimoniales depuis la période coloniale.
Ce projet fait suite à l'exposition Teg Bët Gëstu Gi du 21 mai - 21 juin 2022 lors de la Biennale de Dakar Musée Théodore au musée Monod d’art africain de l'Institut Fondamental d’Afrique Noire, curatée par Emmanuelle Chérel et El Hadji Malick Ndiaye. (archives site internet : Dakar : Présences du futur)
Plus d'infos
Librement accessible, cette revue se veut ouverte à une multiplicité de voix et de positionnements, au-delà de la sphère académique ou des musées. Chaque numéro comprend une dizaine de contributions de théoricien·nes, artistes, responsables de musées, militant·es. Ainsi ont été associés à ce projet durant ces deux ans, environ 70 chercheur.e.s internationales.aux, provenant de différents réseaux (notamment du Sénégal, Kenya, France, Allemagne, États-Unis, Cameroun, Belgique). Les contributions incluent des essais textuels ou visuels, des textes analytiques, des films, des poèmes, des entretiens. Elles cherchent à proposer un maillage de questions, de filiations, de ruptures, de lexiques, ainsi qu’une pluridisciplinarité en acte afin de générer des échos et des rebonds d’un numéro à l’autre, de montrer des concepts qui s’échangent, des négociations complexes, des malentendus, et des mises en jeu des questions abordées par toutes les écritures. La multiplication des récits et des formes de narration permet une approche critique conduisant à varier les perspectives et les rapprochements, à provoquer certains glissements sémantiques, à mettre en lumière des discussions, des désaccords et des points de vue.
Comité éditorial : Lotte Arndt (chercheuse, curatrice), Julien Bondaz (maître de conférences en anthropologie, université de Lyon II), Emmanuelle Chérel (Historienne de l'art école des beaux-arts de Nantes Saint-Nazaire), Marian Nur Goni (maîtresse de conférences à l'université Paris 8 - Vincennes-Saint-Denis), Honoré Tchatchouang (conservateur du patrimoine, basé au Cameroun).
En 2023, ce projet a reçu l'aide à l'édition du CNAP pour une refonte du site et la réalisation du numéro 9, confié à l'artiste Catarina Simao.
Revue troubles dans les collections n°6
Photothèques coloniales en héritage
Coordonné par Charlotte Bigg, Julien Bondaz, Julie Cayla, Fatima Fall, Sokhna Fall, Marianne Lemaire, Anaïs Mauuarin et Carine Peltier-Caroff
Créé à Dakar en 1936 comme un service du Gouvernement général de l’Afrique Occidentale Française (AOF) et dirigé par Théodore Monod à partir de 1938, l’Institut Français d’Afrique Noire (IFAN) s’est investi dans la promotion de la photographie pour les sciences en situation coloniale, et en particulier pour l’ethnologie, en prodiguant des recommandations et des conseils, en fournissant un soutien matériel aux chercheurs et chercheuses et en développant leurs pellicules, et surtout en mettant en place une véritable politique de production, de conservation et de valorisation des photographies. L’IFAN a ainsi participé à la mise en image de l’Afrique de l’Ouest. La création d’une photothèque par la base fédérale de l’IFAN à Dakar, en 1950, est un moment fort de cette entreprise de mise en image. La photothèque dakaroise sert de modèle aux centres locaux de l’IFAN, créés dans les différentes colonies de l’AOF, qui mettent à leur tour en place des structures identiques. Ce numéro de Troubles dans les collections met au jour cette histoire largement méconnue, à l’intersection entre l’histoire des sciences en situation coloniale, l’histoire de la photographie et l’anthropologie visuelle, et interroge les enjeux théoriques et épistémologiques de leur réactualisation. Il ouvre par ailleurs des perspectives plus larges sur le statut des fonds photographiques et des archives audiovisuelles hérités de la période coloniale, souvent dispersés, dont l’étude nécessite des positionnements éthiques forts et de nouvelles formes de collaborations transnationales.
Objets et patrimoines des Grassfields : au-delà de la matière… en quête de chair
Coordonné par Honoré Tchatchouang Ngoupeyou, ce cinquième numéro réunit des chercheurs et chercheuses établis dans différents pays (Cameroun, Sénégal, France, Suisse, Allemagne) autour de la question des objets et patrimoines des chefferies et royaumes des Grassfields du Cameroun. Le profil des contributeurs et contributrices (architecte, anthropologue, écrivain, conservateur, historien, muséologue) et les sujets qu’ils ont choisi de traiter et la manière dont ils s’en saisissent permettent de décentrer le regard sur la question des objets par rapport à la tendance actuelle qui fige les objets présentés dans les expositions.Avec les contributions de Bansoa Sigam, Darice Malabon, Josué Modjom Tchuenchié, Ludovic Boris Pountougnigni Njuh, Franck Beuvier, Rossila Goussanou, Fogha Mc Cornilius Refem, Gérard Macé et Honoré Tchatchouang.
En hériter
Le quatrième numéro de la revue Trouble dans les collections.Coordonné par Marian Nur Goni, ce numéro interroge les multiples manières et processus par lesquels nous héritons des collections constituées dans la période coloniale et postcoloniale, et des histoires qui y sont attachées. Il porte une attention particulière aux relations, questionnements et inventions que la prise en charge de ces héritages engendre, y compris d'un point de vue personnel et intime. Quelles relations ou possibilités de relations ces choix mettent-ils en jeu ou demandent-ils d’inventer ? Comment cela nous déplace et nous affecte-t-il ? D'une contribution à l'autre, deux fils s'entrelacent, mettant notamment l'accent sur les collections sonores et les dimensions panafricaines.Avec les contributions de Nii Kwate Owoo, Nanette Snoep, Carla de Andrade Hurst, Aurora Rodonò, Sam Hopkins, Simon Rittmeier, Alexandre Girard-Muscagorry, Lotte Arndt, Érika Nimis, Diane Turquety, Amzat Boukari-Yabara, Ntone Edjabe et Marian Nur Goni.